Suicide d'une collègue du 93, nouvelle victime du travail
C’est avec beaucoup d’émotion que les personnels ont pris connaissance du décès de notre collègue directrice de l’école maternelle de Pantin (93) et du courrier qu’elle a laissé.
Elle y décrit de manière très précise, avec un remarquable recul de quelqu’un qui a déjà pris une décision irrévocable, sa souffrance au travail. Elle y décrit, la surcharge de travail, l’amoncellement des tâches nouvelles, l’insupportable de la mise en œuvre des réformes qui se succèdent :
• Travail les week-ends
• Stress lié à des nominations non effectuées par l’institution
• Peur de perdre une classe
• Tâches en doublon
• Outils informatiques extrêmement lourds à faire fonctionner
• Les relations de travail avec la hiérarchie
• Les difficultés avec les parents d’élèves
• La solitude du directeur
• Les aléas d’une école devenue un « lieu de vie » où l’on traite toute sorte de problèmes sauf ceux qui devraient être au centre de l’école : apprendre à lire, écrire et compter.
• La multitude des tâches allant des multiples réunions avec les différents acteurs à la rédaction de plan de sûreté, en passant par le travail de « management »
• Les relations difficiles avec le périscolaire
• La mise en œuvre de réformes stupides, incohérentes et chronophages
• Les conditions matérielles insupportables dans lesquelles se trouvent l’école et les enseignants
• L’attitude de l’institution qui substitue le « pas de vague » à la protection qu’elle doit à ses agents