Nouveaux Programmes 2016
Des programmes adaptés aux PEdT en contradiction avec le statut de fonctionnaire d’Etat
La présentation le 17 septembre des nouveaux programmes 2016 a été l’occasion d’un débat largement médiatisé à propos des déclarations de la ministre sur son attachement à l’«entraînement quotidien à la dictée, au calcul mental et la lecture à haute voix…». Qu’en est-il exactement?
Des programmes d’«une conception nouvelle»!
Ces «nouveaux programmes de la scolarité obligatoire» qui «reposent sur une conception nouvelle» «ne sont plus la simple juxtaposition de programmes disciplinaires annuels imposant aux professeurs les contenus, les démarches, les méthodes et les progressions, visant un élève abstrait… »
Centrés sur les 5 domaines de formation du socle commun de compétences et de connaissances, mélangeant les compétences avec un soupçon de connaissances, ces «programmes d’une conception nouvelle» ne font plus aucune référence à des connaissances à acquérir et à évaluer, aux progressions à mettre en œuvre.
Un «projet global et cohérent d’éducation et d’enseignement» compatible avec les PEDT, incompatible avec la liberté pédagogique et les garanties statutaires
et les programmes nationaux
«Ces programmes d’une conception nouvelle» doivent «rendre lisible et efficace un projet global et cohérent d’éducation et d’enseignement» «appellent à un travail d’élaboration collective des progressions, des sujets d’étude, de l’évaluation» pour ouvrir «la voie à plus de responsabilité professionnelle, individuelle et collective, sur la conception et la mise en œuvre des contenus réellement enseignés»
Progressions, sujets d‘étude, évaluation relèveraient donc d’une élaboration locale école par école ou commune par commune qui s’inscrirait naturellement dans le «projet global d’éducation et d’enseignement» du PEdT.
Outre le mépris exprimé à l’égard des PE qui ne seraient pas attentifs aux besoins de leurs élèves, ces programmes 2016 imposeraient le travail en équipe obligatoire contre la liberté pédagogique statutaire pour avancer vers davantage d’autonomie des établissements au détriment du caractère national.
Dans cette situation comment garantir des programmes nationaux, des diplômes nationaux au moment où la réforme du collège, rejetée par l’immense majorité des professeurs avec 13 organisations syndicales exigeant l’abrogation, permettrait 5 000 horaires d’enseignement différents pour 5 000 établissements.
La multiplicité des organisations de la semaine scolaire issues de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires serait encore renforcée par la multiplicité des progressions, des modes d’évaluation et des projets divers sous la tutelle directe du PEdT, donc des collectivités locales. C’est le statut de PE fonctionnaire d‘Etat qui est visé.
Déjà, dans certaines communes, la municipalité demande aux enseignants d’adapter leur enseignement au programme des TAP, organise des concertations communes PE/employés communaux et des formations communes PE/ATSEM et réquisitionne les classes pour les NAP.
C’est la logique des passerelles entre les trois versants de la Fonction Publique tel que le prévoit le projet d’accord AFP-PPCR: « Assurer un service public de qualité suppose que les passerelles soient développées entre les fonctions publiques territoriale, de l’Etat et hospitalière. Le statut doit s’adapter pour faciliter la mobilité des agents ». FO ne signera pas ce projet d’accord.
Le conseil école/collège pour accompagner le rapprochement école/collège et préparer les 1 607 heures annualisées
« (…) Le conseil de cycle et le conseil école-collège jouent un rôle essentiel pour nourrir ces progressions et assurer l’harmonisation pédagogique au sein du secteur géographique concerné.»
Toute la logique de ces programmes 2016 se concentre dans la volonté de rendre inéluctables les échanges de services entre PE et professeurs certifiés. Ce processus, sous l’impulsion du conseil école/collège, ne peut conduire qu’à la disparition des statuts particuliers de corps et des garanties spécifiques qui s’y rattachent (obligations de service, régime indemnitaire …) au profit des 1 607 heures de travail de la Fonction publique.
Le SNUDI-FO18 réaffirme son attachement aux enseignements disciplinaires, aux programmes nationaux et à des répartitions annuelles du contenu des programmes.