Suicide d'une collègue du 93, nouvelle victime du travail
C’est avec beaucoup d’émotion que les personnels ont pris connaissance du décès de notre collègue directrice de l’école maternelle de Pantin (93) et du courrier qu’elle a laissé.
Elle y décrit de manière très précise, avec un remarquable recul de quelqu’un qui a déjà pris une décision irrévocable, sa souffrance au travail. Elle y décrit, la surcharge de travail, l’amoncellement des tâches nouvelles, l’insupportable de la mise en œuvre des réformes qui se succèdent :
• Travail les week-ends
• Stress lié à des nominations non effectuées par l’institution
• Peur de perdre une classe
• Tâches en doublon
• Outils informatiques extrêmement lourds à faire fonctionner
• Les relations de travail avec la hiérarchie
• Les difficultés avec les parents d’élèves
• La solitude du directeur
• Les aléas d’une école devenue un « lieu de vie » où l’on traite toute sorte de problèmes sauf ceux qui devraient être au centre de l’école : apprendre à lire, écrire et compter.
• La multitude des tâches allant des multiples réunions avec les différents acteurs à la rédaction de plan de sûreté, en passant par le travail de « management »
• Les relations difficiles avec le périscolaire
• La mise en œuvre de réformes stupides, incohérentes et chronophages
• Les conditions matérielles insupportables dans lesquelles se trouvent l’école et les enseignants
• L’attitude de l’institution qui substitue le « pas de vague » à la protection qu’elle doit à ses agents
CHSCT Académique du 10 septembre 2019
Les élus FO rendent compte de leur mandat : CR du Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail Académique (CHSCT A) du 10 septembre 2019
CHSCTA du 10 septembre 2019 - Déclaration liminaire de la FNEC FP-FO
Madame la Rectrice,
Ce CHSCT Académique est sensé remplacer celui qui devait avoir lieu le 12 juin et que vous avez annulé le 7 juin sans aucune concertation en amont entre les délégués du personnel et donc sur la seule décision des responsables de la FSU.
Comme nous vous l’écrivions le 7 juin, ce Chsct A était très important vu l’ordre du jour et vu les deux questions que nous avions ajoutées : allègement de service des PE et temps partiel des PE, questions qui donc n’ont pu être traitées en temps et en heure.
C’est la raison pour laquelle nous avions demandé son maintien à la date fixée ou tout au moins la convocation du Chsct A avant la fin de l’année scolaire. Cela n’a pas été le cas.
Précisons par ailleurs que même si les délégués de la FSU ont demandé l’annulation, vous auriez dû maintenir la réunion du CHSCT A et constater éventuellement en début de séance que le quorum n’était pas atteint pour re-convoquer le CHSCT A dans les 8 jours comme le prévoit l’article 7 du RI.
De ce point de vue, comme nous l’avons écrit à Monsieur Callut, DRH académique, l’administration a obtempéré à une exigence des délégués de la FSU avec l’annulation de cette réunion.
Rappelons d’une part que le calendrier avait été arrêté bien en amont et que d’autre part nous avions déjà connu un problème analogue voici quelques années avec une date de réunion changée au dernier moment sans aucune raison valable.
Nous vous avions aussi écrit que les personnels ne comprendraient pas que les délégués du personnel décident d’eux-mêmes la non-tenue des réunions au moment où le gouvernement veut supprimer les chsct.
Sur ce dernier point c’est donc chose faite : les CHS existants depuis 1982 dans la Fonction Publique et qui s’étaient transformé en CHSCT en 2011 vont disparaître dans le cadre de la contre-réforme de la Fonction Publique décidée par le gouvernement de Monsieur Macron.
Les personnels de l’EN qui avaient déjà beaucoup de difficulté à faire reconnaître leurs droits en terme d’hygiène, de santé et de sécurité au travail – ainsi l’inexistence des visites médicales obligatoires - seront encore plus pénalisés alors même que le énième report de l’âge de départ à la retraite annoncé actuellement aurait des graves conséquences sur la santé de tous les salariés.
Enfin nous voulons marquer ici notre indignation au fait que non seulement il n’y a pas eu de CHSCT Académique extraordinaire au moment de la vague de canicule de fin juin malgré notre demande par deux courriers restés sans réponse mais que dans l’ODJ qui nous a été envoyé pour aujourd’hui, il n’y a aucun point prévu sur le bilan de cette période et les problèmes vécus par les personnels dans des locaux bien souvent inadaptés et dont les collectivités territoriales – propriétaires ne semblent pas vouloir assumer les travaux nécessaires.
Fin des CAP ?
Le nouveau « contrat social » au ministère de l’Education nationale : Mutations et promotions à la tête du client !
Jusqu’à maintenant, les décisions de l’employeur concernant la carrière des fonctionnaires (mutations, avancement,…) sont contrôlées par les organisations syndicales siégeant dans les commissions administratives paritaires (CAP).
Mais la loi de Transformation de la Fonction publique, publiée au mois d’août, va bouleverser tout cela.
« A partir du 1er janvier, le mot CAP va disparaître de toutes les notes de service », selon la DGRH du ministère de l’Education nationale. Une toute petite phrase qui résume la volonté gouvernementale d’aller jusqu’au bout dans la destruction de notre statut.
▪ Dès le 1er janvier 2020, les nouvelles lignes directrices de gestion en matière de mobilité s’appliqueront. Les CAP n’auront plus cette compétence.
▪ Au 1er janvier 2021 : la nouvelle politique RH du ministère s’appliquera pour toutes les décisions individuelles (l’avancement notamment). Les CAP ne seront consultées que pour les sanctions disciplinaires.
Le fait du prince dans la continuité de PPCR
Dès 2020, les organisations syndicales ne disposeront plus des tableaux préparatoires aux opérations de mutations ni des résultats. Elles n’auront plus connaissance de l’ensemble des décisions individuelles (les classements pour les mutations par exemple). Qu’en sera t-il du mouvement départemental déjà largement décimé par les modification de l’année précédente ? Comment garantir la transparence et le respect de l’égalité de traitement ?
Le syndicat ne pourra vérifier les barèmes, ou défendre les situations, que des collègues qui le mandatent.
L’administration aura donc toute latitude pour faire ce qu’elle veut dans le classement : c’est le fait du prince. La possibilité de maintenir des barèmes est seulement envisagée mais on ne sait pas pour qui et pour combien de temps. « On peut objectiver des situations autrement et ça marche », dit la DGRH. Les postes à profil, les recrutements à la tête du client vont se multiplier. Il s’agit d’une grave attaque contre notre statut, contre les organisations syndicales. C’est un basculement.
La destruction des statuts particuliers
A terme, la loi prévoit que les commissions paritaires ne soient plus organisées par corps mais par grades A, B, C. Les lignes directrices de gestion pourront s’appliquer à des « populations ». Il y aura des règles souples variables d’un service à un autre, d’une « population » à une autre. Dès lors les garanties statutaires rattachées aux statuts particuliers de corps voleront en éclat, au profit d’un droit local, à géométrie variable.
Au même moment, le gouvernement veut détruire les régimes de retraites Cette offensive contre les statuts est indissociable de l’offensive contre les régimes de retraites et tous les droits qui y sont rattachés. En effet, le Code des pensions civiles et militaires, ainsi que les régimes spéciaux, sont indissolublement liés aux statuts de la Fonction publique et aux statuts particuliers des entreprises publiques qui, par leur existence même, constituent un rempart aux privatisations.
Préparer l’action unie qui fera reculer le gouvernement Grève dans les urgences, à la RATP, dans les Finances publiques… les salariés refusent la casse des services publics, de leurs statuts et des droits qui y sont rattachés. Dans l’Education nationale, les personnels refusent les suppressions de postes, les réformes du lycée et du baccalauréat, la loi Blanquer, la généralisation de l’apprentissage contre la formation professionnelle initiale sous statut scolaire. Ils refusent le gel de leurs salaires.
FO est un syndicat confédéré. Nous allons continuer à nous battre pour la défense des dossiers individuels et collectifs.