jeudi 13 septembre 2018

Les évaluations CP et CE1 n’ont aucun caractère obligatoire !

Les évaluations CP et CE1 n’ont aucun caractère obligatoire !

Le SNUDI-FO écrit au ministre et intervient à tous les niveaux.

Le SNUDI-FO18 écrit au DASEN

 

 

 

 

à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale

 

 Objet : Évaluation en CP et CE1

 

Monsieur le Ministre,

 

Vous annoncez dans votre conférence de rentrée du 29 août dernier la mise en œuvre d’évaluations en CP et en CE1 en cette rentrée. Or nos collègues dans les écoles ne détiennent aucune information sur cette initiative. Nous n’avons d’ailleurs trouvé aucun texte réglementaire qui définit les objectifs, le calendrier, les conditions dans lesquelles devraient se dérouler ces évaluations.

 

Certes il est de la responsabilité du ministre et de ses services de proposer des cahiers d’évaluation, pour autant nos collègues découvrent, pour certains ces derniers jours, qu’ils devraient, en plus de leurs progressions annuelles prévues depuis plusieurs semaines, prendre du temps pour mettre en œuvre ces évaluations CP et CE1 dès septembre (à nouveau en janvier / février pour le CP) et par conséquent modifier leurs progressions pédagogiques.

 

Vous comprendrez, dans cette situation, que ces évaluations ne remplissent pas les conditions de sérénité nécessaires à leur bon usage.

 

Certains de nos collègues avaient déjà prévu leurs propres évaluations et perçoivent cette initiative comme une remise en cause de leur travail, et de leur liberté pédagogique. D’autres considèrent que le contenu n’est approprié ni à leurs élèves ni à leur besoin… Faudrait-il qu’ils organisent deux séries d’évaluations en cette rentrée ?

 

Dans la Fonction publique, toute mesure nécessite une déclinaison réglementaire d’application en l’absence de laquelle les agents ne peuvent être inquiétés. En effet dans une telle situation une annonce publique, fût-elle ministérielle, ne peut avoir force de loi.

 

De plus, aucune information n’est donnée quant aux conditions d’impression des fiches. Plus précisément sur quel budget devraient-elles être financées ?

 

Selon les informations dont nous disposons, un portail de saisie en ligne serait ouvert sur lequel les enseignants devraient saisir les réponses produites par les élèves. Selon nos estimations cela représente une centaine de réponses multipliées par le nombre d’élèves de la classe, soit environ 2500 à 3000 saisies. Ce qui est gigantesque. Sur quel temps cette nouvelle charge de travail devrait-elle être prise alors que les 108 heures sont largement dépassées ?

 

À notre sens, ces évaluations ne sauraient donc présenter un caractère obligatoire. Chaque collègue, dans le respect de la liberté pédagogique individuelle, doit pouvoir les utiliser en fonction du contexte pédagogique local ou recourir à ses propres évaluations. C’était d’ailleurs le sens de la note adressée aux enseignants le 28 septembre 2017.

 

Nous ne doutons pas qu’en tant que ministre d’État, garant du respect des Lois et Règlements de la République, vous comprendrez le sens de notre courrier.

 

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en notre parfaite considération.

 

Norbert Trichard
Secrétaire général du SNUDI-FO

 

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APC : leur organisation est proposée par le conseil des maîtres

APC : leur organisation est proposée par le conseil des maîtres en application de l’article D.521-13 du code de l’éducation et non par le ministre !

Monsieur le Ministre,

 La circulaire ministérielle du 29 mars 2018 indique que les APC seraient « spécifiquement dédiées à la mise en œuvre d’activités relatives à la maîtrise du langage et à la lecture. » Elle s’appliquerait dès larentrée.

 Pour le SNUDI-FO, cette circulaire et sa mise en application « à la lettre» poseraient problème à plusieurs titres :

  •  Le décret du 31 mars 2017 fixant les obligations de services prévoit pour l’APC « trente-six heures consacrées à des activités pédagogiques complémentaires organisées dans le projet d’école, par groupes restreints d’élèves, pour l’aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages, pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d’école». Il apparaît ainsi clairement que les Activités Pédagogiques Complémentaires doivent être organisées en fonction des besoins des élèves, déterminés par l’enseignant. Ces besoins ne peuvent se limiter aux seules « activités relatives à la maîtrise du langage et à la lecture ».

 De plus, il est inscrit dans la circulaire que «tout élève dont les parents ou responsable légal en font la demande doit pouvoir être inscrit à un atelier/club de lecture. » Nous rappelons que la participation des élèves ne peut être imposée par les parents puisque « le groupe restreint d’élèves » est déterminé par l’enseignant, après accord des parents pour la participation de l’élève.

 D’autres parts, l’article D.521- 13 du Code de l’éducation que vous citez dans la circulaire prévoit que l’organisation générale de l’APC est arrêtée par l’IEN sur proposition du conseil des maîtres. Comme vous le savez, le SNUDI-FO est attaché à la liberté pédagogique et aux prérogatives du conseil des maîtres. Là aussi, la circulaire rentre en contradiction avec cet article.

 C’est pourquoi, pour le SNUDI-FO, la circulaire ministérielle ne peut qu’indiquer des préconisations impulsant la volonté ministérielle de favoriser « le langage et la lecture », ce que chaque enseignant peut entendre, mais en aucun cas formuler une injonction à caractère obligatoire qui contreviendrait de fait au cadre réglementaire en vigueur.

  Norbert Trichard Secrétaire général

 

Posté par snudifo18 à 08:57 - - Permalien [#]

Direction d’école : le SNUDI-FO demande au ministre de ne pas retenir les propositions du rapport de la commission parlementaire

Le SNUDI-FO a lancé une pétition qui a recueilli plusieurs milliers de signatures. Le syndicat a été reçu, le 28 juin, sur cette question par le cabinet du ministre (compte-rendu ici: délégation ministère directeurs). Au vu du contenu (statut de directeur, suppression des écoles maternelles et élémentaires, regroupement d’écoles dans un cadre territorialisé…) du rapport de la mission parlementaire sur ce sujet, le SNUDI-FO vient de s’adresser au Ministre pour lui demander de ne pas retenir les propositions de ce rapport.

Monsieur le Ministre,

Le 1er août, quelques jours avant l’ouverture de l’agenda social qui abordera la question de la direction d’école, la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a présenté un rapport sur ce sujet.

Reconnaissant la situation dégradée que subissent les directeurs, consécutive à l’insuffisance du volume de décharges, du régime indemnitaire, et la disparition des aides administratives, le rapport relance le projet d’un statut d’emploi de directeur, une réorganisation de l’école communale par la fusion des écoles maternelles et élémentaires leur mise en réseau des écoles sous la tutelle directe du collège et de la collectivité territoriale de rattachement qui pourrait devenir l’intercommunalité…

Le rapport prétend « soulager les directeurs » en leur imposant la gestion des absences de leurs adjoints, « le remplacement des enseignants absents », « la coordination du réseau d’éducation prioritaire », « la lutte contre la pauvreté et l’exclusion » pour « repérer les situations difficiles et orienter les familles » et même de « devenir directeur du périscolaire »!

Le décret de 89 qui reste la référence réglementaire pour les tâches du directeur serait réduit à une coquille vide. Toutes ces nouvelles charges seraient compensées par 50 % de décharge pour 5 classes et 100 % à partir de 10 classes. Plus de tâches pour davantage de missions ! Où serait le progrès pour les directeurs ? Le SNUDI-FO revendique une augmentation des décharges des directeurs pour répondre à toutes les contraintes.

La mission parlementaire avance la perspective d’un statut d’emploi pour instaurer une « autorité hiérarchique » sur la base « d’une lettre de mission ». Cette autorité hiérarchique permettrait « le pilotage » et « la responsabilité de la conception et de la mise en œuvre » du projet pédagogique lui-même inscrit dans le PEdT. Il mettrait fin à la référence au décret de 89 qui fait du directeur un PE qui occupe une fonction particulière. Cette proposition modifierait en profondeur la place du directeur d’école pair de ses collègues. Leur lien avec la mission d’enseignement serait supprimé.

À noter que ce nouveau statut placerait les directeurs dans un nouveau corps, en dehors de celui des PE, et de fait très dépendant de la collectivité territoriale tant par la responsabilité du périscolaire que par la tutelle du PEdT… Cela induirait par ailleurs que des directeurs d’école pourraient ne jamais avoir été enseignants, ce qui pour le SNUDI-FO, n’est pas acceptable.

Le rapport préconise enfin une « organisation innovante » de l’école qui n’est autre que la fusion d’écoles maternelles et élémentaires dans un réseau d’écoles autour du collège du secteur. Ces réseaux entraîneraient nécessairement une mutualisation qui menacerait des milliers de postes de directeurs. Combien de directeurs actuellement en poste pourraient postuler à ce statut d’emploi ? Bien peu certainement. D’ailleurs selon la députée Cécile Rilhac « Sur les 45 000 directeurs actuels, seuls 20 % d’entre eux pourraient prétendre au titre de directeur, accessible par concours ou par validation des acquis de l’expérience ».

De plus, cette mise en réseau devrait permettre « des enseignements communs» école/collège avec « interventions croisées Professeurs des écoles et professeurs du secondaire ». Cette proposition oublie que les Professeurs des écoles et les certifiés n’appartiennent pas au même corps, ils n’ont pas les mêmes obligations de service.

Ces propositions forment un ensemble qui ressemble fort aux EPEP rejetés par les enseignants en 2008.

Pour le SNUDI-FO, ce dont les directeurs ont besoin, ce n’est pas d’un statut ni de tâches supplémentaires, mais d’une amélioration de leur régime de décharge, une augmentation de 100 points d’indice pour tous et une aide administrative pérenne assurée par des personnels titulaires sous statut de la fonction publique.

Par conséquent, nous vous demandons, Monsieur le Ministre, de ne pas retenir ces propositions, qui en tout état de cause, ne peuvent pas faire l’objet d’expérimentation comme cela semble être le cas dans l’Ain et d’ouvrir des négociations sur les revendications des directeurs.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en notre parfaite considération.

Norbert Trichard
Secrétaire général du SNUDI-FO

Posté par snudifo18 à 08:47 - - Permalien [#]